Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/210

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vie consiste dans ces biens externes que nous appelons les honneurs, les richesses et les plaisirs. Étrange et pitoyable ignorance !

» C’est pourquoi le Fils de Dieu vient au monde comme un réformateur du genre humain, pour désabuser tous les hommes de leur erreur, et leur donner la vraie science des biens et des maux ; et voici l’ordre qu’il y tient. Le monde a deux moyens d’abuser les hommes : il a premièrement de fausses douceurs qui surprennent notre crédulité trop facile ; il a secondement de vaines terreurs qui abattent notre courage trop lâche. Il est des hommes si délicats qu’ils ne peuvent vivre s’ils ne sont toujours dans la volupté, dans le luxe, dans l’abondance. Il en est d’autres qui vous diront : Je n’envie pas le crédit de ceux qui sont dans les grandes intrigues du monde, mais il est dur de demeurer dans l’obscurité ; je ne demande pas de grandes richesses, mais la pauvreté m’est insupportable ; je me défendrais bien des plaisirs, mais je ne puis souffrir les douleurs. Le monde gagne les uns et épouvante les autres. Tous deux s’écartent de la voie droite ; et tous deux enfin viennent à ce point, que celui-ci pour obtenir des plaisirs sans