Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/237

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Et ailleurs : « Dans le cours de l’histoire, la Providence a choisi tantôt une nation tantôt une autre, pour servir de guide et de modèle au progrès de l’humanité. Quand s’ouvrit l’ère chrétienne, c’était Rome toute-puissante qui menait l’avant-garde. L’Espagne prenait la direction du monde à l’heure où l’Amérique s’apprêtait à entrer dans la famille des peuples civilisés. Maintenant que commence à poindre sur l’horizon l’ère la plus grande qu’on ait encore vue, de quelle nation la Providence va-t-elle faire choix pour guider les destinées de l’humanité ?

» Cette noble nation, je la vois qui m’apparait. Géante de stature, gracieuse dans tous ses traits, pleine de vie dans la fraîcheur et le matin de sa jeunesse, digne comme une matrone dans la prudence de sa démarche, les cheveux ondulants au souffle chéri de la liberté, c’est elle, on n’en saurait douter en la voyant, c’est elle la reine, la conquérante, la maîtresse, l’institutrice des siècles a venir. Le Créateur a confié à sa garde un immense continent dont deux océans baignent les rivages, un continent riche de tous les dons de la nature et qui possède à la fois des minéraux