Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/252

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« Rien de plus sublime que l’œuvre qui s’exécute sous nos yeux dans l’univers et rien de si vil que les ouvriers. » (X, 468.)

Qui n’admirerait la puissance de ce génie qui, au milieu de la confusion, des horreurs et des ruines de 93 et des années qui suivirent, savait voir dans une si nette clarté le mouvement imprimé au genre humain et le marquer avec une si ferme assurance ? Tout ce qui s’est passé depuis un siècle n’est-il pas venu confirmer ces vues et manifester de jour en jour davantage le dessein de la Providence de rapprocher les uns des autres les membres dispersés de la famille humaine ?

De Maistre savait découvrir cette marche vers l’unité jusque dans les moindres choses. Parlant incidemment des aliments nouveaux que l’Asie envoyait à l’Europe, il faisait dire à l’un des interlocuteurs des Soirées de Saint-Pétersbourg : « Il n’y a point de hasard dans le monde, et je soupçonne depuis longtemps que la communication d’aliments et de boissons parmi les hommes, tient de près ou de loin à quelqu’œuvre secrète qui s’opère dans le monde à notre insu. » Une autre fois il attribuait au même dessein la dispersion opé-