Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/299

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sûr de l’anéantissement du catholicisme en France.

Nous osons dire qu’il se trompe.

Il arrivera un moment où la masse de la population criera aide à la religion. Se voyant sur le point de toucher le fond de l’abîme, — s’il n’est point écrit qu’elle doit s’y engloutir — elle se jettera dans les bras de Celui qui seul peut la sauver, Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Déjà en 1810, J. de Maistre disait en considérant l’état du monde : « Il n’y a plus de religion sur la terre : le genre humain ne peut demeurer en cet état. » (V, 231.) En 1810, il y avait comme aujourd’hui des hommes de foi et de piété, mais la religion avait perdu à peu près tout empire sur le plus grand nombre et sur la société. Malgré quelques apparences contraires cet empire s’est encore affaibli. Au point que, sentant son impuissance et l’acceptant, une école s’est formée pour dire : Ne parlons pas au peuple des espérances éternelles, il n’est plus capable d’entendre ce langage ; promettons-lui les biens de ce monde, et puis nous verrons. Le frein de la religion n’est plus guère accepté par les individus