Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/337

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Là est notre meilleure espérance. Il y a à cette heure plus de piété, plus de dévouement, plus de sacrifice dans le cloître qu’il n’y en avait, généralement parlant, lorsque la Révolution vint en fermer les portes, pensant bien l’avoir rendu désert pour toujours. Mais il faut que ce feu devienne plus ardent s’il veut embraser le monde. N’est-ce pas à cette fin que Jésus nous a montré la croix plantée dans son cœur couronné d’épines, et ce cœur comme une fournaise ardente ? « Voyez, nous dit-il, et agissez selon le modèle qui vous a été montré sur la montagne. » (Hebr. VIII, 5.) Pour réchauffer le monde, il ne suffit point d’aimer, il faut être embrasé d’amour ; et cet embrasement, c’est la croix plantée dans le cœur qui l’allume, c’est le faisceau d’épines qui le nourrit.

Le clergé séculier est aussi plus zélé qu’il ne le fut. Mais en tout temps, et surtout dans le temps où nous sommes, le zèle ne peut être complètement livré à lui-même. « La vitesse du monde s’accélère, dit le P. Gratry. Le mouvement sous toutes ses formes, morales, intellectuelles et physiques, se multiplie en des proportions insensées… Voilà le grand danger du monde contemporain et de l’état