Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/338

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présent des âmes… Toute notre force est dans la prière et dans la foi, augmentées dans nos âmes par le recueillement et la retraite, par l’habitude de la vie intérieure qui, seule, développe la vertu, la lumière et l’amour. Ce n’est jamais par la multiplicité des efforts de surface, ni par la masse des œuvres, que nous sommes les ministres utiles de l’Évangile, mais par la toute-puissance d’un cœur humble appuyé sur Dieu, d’une âme profonde qui puise en Dieu. Là, dis-je, est notre force pour accomplir notre devoir, pour sauver le peuple…[1] »

Que le clergé prenne donc garde que son zèle ne s’égare dans les voies où l’Américanisme prétend le pousser. Nous l’avons vu, les moyens qu’il préconise pour procurer l’extension extérieure de l’Église et son avancement intérieur, auraient pour effet de la dissoudre dans une vague religiosité qui achèverait de glacer les cœurs et le monde.

Le zèle vraiment apostolique, le zèle qui a fait la société chrétienne et qui seul peut la refaire, est celui qui, enflammé de l’amour de Dieu et des âmes, s’attache à propager la foi dans son intégrité et dans sa pureté. Or,

  1. H. Pereyve, par Gratry, p. 206, 209 et 210.