Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/80

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abolir toute distinction entre les hommes ; qu’il ne faut plus considérer dans l’homme sa qualité de Français, de Juif ou d’Allemand, de chrétien, de juif ou de payen ; mais seulement sa qualité d’homme et ses droits en cette qualité : Les droits de l’homme.

L’égalité, nous disent ces principes, est la loi suprême, elle est la seule que le juste sentiment de leur dignité permette aux êtres intelligents d’accepter sans déchéance. Tous les hommes ne sont en définitive que des égaux ; tous se valent les uns les autres, et, par conséquent, un Anglais ne doit être pour un Français que l’équivalent de tout autre Français, un membre de la même famille humaine, un frère auquel ni la loi de la nature, ni les lois de la raison, ne l’autorisent à préférer un compatriote. Ainsi en sera-t-il de l’Allemand ou du Russe, ainsi de l’Asiatique ou du Juif. L’homme véritablement digne du nom d’homme, cesse aujourd’hui de voir sa patrie dans une bande de terre limitée ; tout pays, tout peuple aura sur son cœur un même droit, et le seul nom dont il ait à se glorifier, le seul qui doive flatter sa raison, est celui d’homme, de citoyen du monde entier.