Page:Delassus - L'américanisme et la conjuration antichrétienne, 1899.djvu/97

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l’esprit, dit-il, viennent au juif. Le juif est à l’œuvre dans l’immense atelier de blasphèmes de l’empereur Frédéric, des princes de Souabe et d’Aragon. C’est lui qui a forgé l’arsenal meurtrier qu’il a légué aux sceptiques de la Renaissance, aux libertins du grand siècle. Le sarcasme de Voltaire n’est que le retentissant écho d’un mot murmuré au temps de Celse et d’Origène, au berceau même de la religion du Christ. »

L’historien, qui voyait incessamment éclore sous ses yeux ces diverses hérésies, se demandait : Qui donc a servi de trait d’union entre toutes ces sectes ? Qui a propagé ces doctrines à travers les peuples nouveaux ? Comment expliquer les renaissances soudaines de l’esprit païen, avec les mêmes idées, les mêmes symboles et les mêmes pratiques au sein du monde chrétien, à des époques et dans des milieux si divers : avec la Gnose, aux premiers siècles ; avec Manès, au IIIe siècle ; au XIe, avec les Albigeois ; au XIIIe, avec les Templiers ; au XVIe, avec les Sociniens ; et de nos jours avec les francs-maçons ? Y a-t-il eu entre ces hérésies diverses de nom, identiques quant à l’esprit, un lien vivant, qui conservait, qui maintenait