Carbonari, Vente[1] : Ces noms étranges furent pris pour mieux cacher le complot ; les conspirateurs se présentèrent comme associés pour un commerce de charbon[2]. Les Ventes étaient de trois classes ou de trois degrés : les Ventes particulières, les Ventes centrales et la Haute-Vente. La Haute-Vente était composée de quarante membres. Elle se recrutait elle-même et exerçait sur toute la Charbonnerie une autorité sans limite et sans contrôle. Lorsque la création d’une Vente centrale était jugée utile, deux membres de la Haute-Vente s’adressaient à un carbonaro, membre d’une Vente particulière, qu’ils estimaient propre à leur dessein, et, sans lui faire connaître qu’ils appartenaient, eux, à une société encore plus secrète, ils lui proposaient l’organisation d’une Vente supérieure à celle dont il faisait déjà partie.
De même, pour former une Vente particulière, deux membres d’une Vente centrale choisissaient un franc-maçon dont le caractère, la position sociale et le degré d’initiation pouvaient assurer à la Vente l’influence voulue. Sans faire connaître ce qu’ils étaient eux-mêmes, ils lui proposaient simplement de former, avec lui et avec quelques autres maçons à recruter, une association d’ordre supérieur à la franc-maçonnerie. Des Ventes particulières, en nombre illimité, étaient ainsi rattachées à une Vente centrale par deux de leurs membres, qu’elles ne savaient pas être en rapport avec une association supérieure à la leur ; et les Ventes centrales, aussi en nombre illimité, étaient rattachées de la même manière à la Haute-Vente, qui