Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/23

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gouvernait le tout sans être aperçue nulle part[1]. Les sociétés secrètes étaient ainsi constituées en forme de pyramide humaine dont les carbonari tenaient le centre ; les loges, la base ; et la Haute-Vente le sommet. Toutes les pensées, tous les mouvements, étaient déterminés par une suggestion pénétrant dans la masse, mais qui n’était clairement consciente qu’au sommet d’où elle descendait dans les régions inférieures. L. Blanc, après avoir loué l’admirable élasticité de cette organisation, nous apprend qu’il fut interdit à tout charbonnier appartenant aà une Vente de s’introduire dans une autre Vente. « Cette interdiction était sanctionnée par la peine de mort ». Nous verrons que la Haute-Vente n’était pas plus à elle-même son propre maître que les Ventes inférieures : elle recevait ses directions d’un Comité supérieur dont elle savait l’existence, puisqu’il la dirigeait, mais dont elle ignorait le siège et le personnel.

Les Ventes centrales, à plus forte raison les Ventes particulières, se trouvaient dans la même situation vis-à-vis de la Haute-Vente. Elles recevaient des instructions, des mots d’ordre, sans savoir d’où ni de qui cela venait.

La charbonnerie est justement appelée par L. Blanc « la partie militante de la franc-maçonnerie[2] ». Il dit aussi, et on peut s’en convaincre, qu’elle fut, comme organisation, « quelque chose de puissant et de merveilleux. »

Voici, d’après M. Alfred Nettement, comment la Charbonnerie fut introduite en France.

  1. Saint-Edme, Constitution et Organisation des Carbonari, 2e édition, p. 197. « La Haute-Vente » était la continuation de « l’Ordre intérieur » d’avant la Révolution.
  2. L’Histoire de Dix Ans, p. 98, 4e édition.