Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/25

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pait est percé aujourd’hui. Les papiers de la Haute-Vente qui en était le couronnement, vinrent en la possession du Saint-Siège sous le Pontificat de Léon XII, qui les fit déposer aux archives du Vatican. Par quelle voie y sont-ils arrivés ? Est-ce par la conversion de l’un des conjurés ? Est-ce par un coup heureux de la police romaine ? On ne le sait.

Comment de là sont-ils venus à la connaissance du public, assez du moins pour que l’on sache quelle fut l’organisation de la Haute-Vente, la tâche qui lui fut assignée et les moyens qu’elle employa pour remplir sa mission ? Le voici.


Les Papes ont toujours eu l’œil ouvert sur la Franc-Maçonnerie. Dès ses premières manifestations ils s’empressèrent d’avertir les rois et les peuples de son existence, de ses projets, de ses agissements, et cela par de solennelles Encycliques. Sur la fin de son Pontificat, le pape Grégoire XVI, effravé du redoublement d’activité qu’il remarquait dans les sociétés secrètes, et voyant le danger que leurs machinations faisaient courir à la société civile et à la société religieuse, voulut, peu de jours avant sa mort, les dévoiler à toute l’Europe. Pour cela, il jeta les yeux sur Crétineau-Joly. Le 20 mai 1846, il lui fit écrire par le cardinal Lambruschini de venir à Rome pour un projet de haute importance. L’historien de la Compagnie de Jésus allait s’embarquer à Ancône pour un voyage en Orient. Il y renonça et se rendit aussitôt à l’appel du Saint-Père. Grégoire XVI lui demanda d’écrire l’Histoire des Sociétés secrètes et leurs Conséquences. Il lui fit remettre pour ce travail, par le cardinal Bernetti, ancien secrétaire d’Etat, les documents en sa possession, et il l’accrédita auprès des Cours de Vienne et de Naples pour qu’il