Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/24

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Trois jeunes gens, Dugied, Beslay et Joubert, qui avaient dû s’exiler de France après la conspiration du 19 août 1821, furent admis dans l’une des Ventes du Carbonarisme à Naples. Ils y étudièrent la pratique des révolutions et en particulier le mécanisme de la Charbonnerie. À leur retour en France, ils provoquèrent une réunion d’intimes à cette loge des Amis de la Vérité, dont nous avons déjà parlé. Ils y firent connaître le fonctionnement ingénieux et redoutable de ces Ventes, travaillant dans l’ombre, sans se connaître, à une œuvre commune, et mises en rapport d’une manière mystérieuse avec le pouvoir suprême d’où venait la direction. Après les avoir entendus, les Amis de la Vérité convinrent que chaque membre présent établirait une Vente[1].

Lorsque ces Ventes furent assez nombreuses, un comité directeur fut constitué. En faisaient partie La Fayette, député de la Sarthe ; son fils Georges, député du Haut-Rhin ; Manuel, député de la Vendée ; Voyer-d’Argenson, député du Haut-Rhin; de Corcelles, père, député du Rhône ; Dupont (de l’Eure), député de l’Eure; Jacques Kœcklin, député du Haut-Rhin ; M. de Beauséjour, député de la Charente-Inférieure de 1819 à 1820. Les membres non députés étaient le baron de Schoen, Manguier, Barthe, Mérilhou et le colonel Fabvier. Ce fut ce Comité directeur, ce furent ces purs patriotes qui organisèrent les conspirations militaires de Belfort, de Saumur, de la Rochelle[2]. Il avait en effet donné à ses affiliés une organisation militaire et il enjoignait à chacun d’eux d’avoir un fusil et cinquante cartouches. Le mystère dans lequel le Carbonarisme s’envelop-

  1. Histoire de la Restauration, t. VII, p. 684.
  2. Edmond Biré dans la Gazette de France du 1er avril 1906.