Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/27

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à Rome au plus tôt. Lorsqu’il reçut la lettre du roi, il en fut ébranlé. Cependant il dit à Crétineau de se rendre à Naples. À Naples, il se heurta à un Carbonaro du nom de Cocle, qui avait tout pouvoir sur l’esprit du roi. Il était entré dans les ordres, s’était même fait religieux, et avait gagné la confiance du souverain à ce point qu’il était devenu son confesseur. À son instigation, Ferdinand écrivit aussi au Pape. D’une note remise le 4 décembre 1857 au cardinal Antonelli, il résulte que, le 21 décembre 1846, Crétineau fut reçu en audience par Pie IX. Le Pape lui dit que sa charité de père et son devoir de prince s’opposaient à la publication d’une histoire qui, dans les circonstances présentes, pouvait offrir plus d’un danger. Crétineau s’inclina.

En 1849, pendant que le Pape était à Gaëte, le cardinal Fornari, nonce à Paris, engagea l’historien à reprendre son travail, et lui montra une dépêche du cardinal Antonelli disant que le Pape n’avait point fait défense de composer l’Histoire des Sociétés secrètes, qu’il en avait seulement jugé la publication inopportune en 1846 et 1847 ; mais que, vu le changement des circonstances, il croyait maintenant utile de donner suite à l’ouvrage.

Crétineau se remit à l’œuvre. Une fois de plus il fut arraché à son travail par une lettre de Mgr Garibaldi, lui disant qu’après le service rendu en 1850 au Saint-Siège par le gouvernement de Louis Bonaparte, il n’était point possible de donner libre cours à un livre où ce nourrisson des sociétés secrètes serait signalé comme tel.

L’ouvrage était presqu’achevé, en partie imprimé ; M. l’abbé Maynard dit en avoir vu les épreuves. De dépit, Crétineau le jeta au feu. L’Histoire des Sociétés secrètes, qui aurait projeté la lumière dans les profon-