Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/38

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sous la loi maçonnique), pour la régénération universelle. »

Nous trouvons ici la pensée dernière des sociétés secrètes, le but vers lequel sont dirigés tous leurs efforts par le pouvoir occulte, individu ou comité, qui leur donne l’impulsion première : l’établissement sur la ruine de tous les trônes, y compris le trône pontifical d’une république universelle qui opérera l’affranchissement du genre humain à l’égard de Dieu et de sa loi, et la régénération de l’homme, c’est-à-dire son retour à l’état de nature par la répudiation de tout l’ordre surnaturel. Alors, au lieu des deux sociétés dont M. Waldeck-Rousseau a déploré la coexistence, il n’y en aura plus qu’une, et sur toute la terre régnera l’harmonie dans l’universelle sujétion à Israël.

Dans la pensée de celui qui avait donné aux Quarante les Instructions secrètes, le renversement du trône pontifical était le premier objet à poursuivre et atteindre. Il voyait que c’est la Papauté qui maintient l’humanité sous le joug paternel de Dieu, et il s’était dit que du moment où l’Italie serait affranchie et le pouvoir temporel des Papes anéanti, la Papauté, n’ayant plus de point d’appui sur la terre, suspendue en l’air, pour ainsi dire, ne garderait plus longtemps un pouvoir spirituel qui, pour s’exercer sur les hommes, composés de corps et d’âme, a besoin d’instruments matériels et de ministères humains.


L’affranchissement de l’Italie ne pouvait guère être accompli que par des faits de révolution et de guerre. Ces faits furent posés d’abord par Charles-Albert, puis de 1859 à 1870 par Victor-Emmanuel avec la complicité de Napoléon III. Mais ils ne pouvaient se