Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/39

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produire qu’après avoir été préparés par un mouvement dans les idées. C’est cette tâche préparatoire qui fut imposée à la Haute-Vente.

Les Instructions lui recommandèrent tout d’abord de déconsidérer le pouvoir temporel et de déconsidérer ses ministres. « Nous devons puiser dans nos entrepôts de popularité ou d’impopularité les armes qui rendront inutile ou ridicule le pouvoir entre leurs mains », entre les mains des prélats, agents du Pouvoir pontifical. « Dépopularisez la prêtraille par toutes sortes de moyens », disait un document émané du comité directeur à la date du 20 octobre 1821. Les Instructions ne dédaignent point d’entrer dans le détail des moyens à prendre pour y parvenir : « Si un prélat arrive de Rome pour exercer quelque fonction publique au fond des provinces, connaissez aussitôt son caractère, ses antécédents, ses qualités, ses défauts surtout. Est-il d’avance un ennemi déclaré (de la Révolution) : un Albani, un Pallota, un Bernetti, un Della Genga, un Rivarola ? enveloppez-le de tous les pièges que vous pourrez tendre sous ses pas ; créez-lui une de ces réputations qui effraient les enfants et les vieilles femmes. — Un mot que l’on invente habilement et qu’on a l’art de répandre dans certaines honnêtes familles choisies, pour que de là il descende dans les cafés et des cafés dans la rue, un mot peut quelquefois tuer un homme. — Peignez-le, cruel et sanguinaire ; racontez quelque trait de cruauté qui puisse facilement se graver, dans la mémoire du peuple. » (En d’autres termes, dénaturez les actes de justice que le pouvoir est obligé d’accomplir pour la défense de la société).

L’Italie ne pouvait pas se faire d’elle-même : elle avait besoin du concours ou tout au moins de l’assentiment de l’Europe. Il fallait donc préparer par-