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crier de toutes manières le pouvoir pontifical et les autres puissances légitimes en Italie[1].


Lorsque l’opinion fut jugée suffisamment préparée, on fit marcher les diplomates[2]. Dès les premiers

  1. Lorsque M. Jaurès vint dire à la tribune que la France devait faire son deuil de l’Alsace et de la Lorraine, M. Ed. Drumont publia un article où, dans un contraste saisissant, il montra combien est puissante l’action des journaux pour former et conduire l’opinion, au gré des desseins des sociétés secrètes. Songez à ce que doivent penser ceux qui, sans avoir encore atteint l’extrême vieillesse aujourd’hui, étaient tout jeunes il y a une quarantaine d’années. Tout le monde alors avait une idée fixe : affranchir l’Italie, délivrer Venise de ses fers, mettre les Allemands dehors : Fuori Tedeschi ! … Il fallait faire tuer nos soldats et dépenser nos milliards pour délivrer les provinces que l’Autriche occupait. Dix ans après, Strasbourg appartient aux Allemands, comme Venise, que nous croyions avoir pour mission d’arracher à ses oppresseurs. On n’a aperçu nulle part rien qui ressemble à la campagne infatigable, incessante, entreprise jadis en France dans la presse, dans le livre, dans les salons, pour rendre l’indépendance à l’Italie… Pour arriver à ce résultat, tout avait été mis en œuvre : la diplomatie avec Cavour, l’intrigue avec le comte d’Arèse, l’audace avec Garibaldi, le crime avec Mazzini… On remplirait une immense bibliothèque avec tout ce que l’on a écrit là-dessus en France. Les historiens, les orateurs, les poètes, les romanciers s’en sont mêlés… C’est la Maçonnerie qui, par les sociétés secrètes affiliées, les Ventes, les réunions de Carbonari, l’influence exercée sur les hommes politiques et les chefs d’Etat appartenant à la secte, a le plus contribué à délivrer l’Italie du joug autrichien… Aujourd’hui, la Maçonnerie déclare à l’immense majorité de ses loges que le vol de nos provinces est parfaitement légitime et qu’il n’est pas à souhaiter que la France reprenne l’Alsace-Lorraine. » Aujourd’hui comme alors elle est partout écoutée.
  2. Voici le projet que déjà, en 1813, la Charbonnerie soumettait à l’approbation de l’Angleterre :
    1. — L’Italie sera libre et indépendante.
    2. — Les limites de cet empire seront les trois mers et les trois Alpes.
    3. — La Corse, la Sardaigne, la Sicile, les Sept-Iles et