Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/45

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més dans le célèbre Memorandum que les empereurs d’Autriche et de Russie, le roi des Français, la reine de la Grande-Bretagne et le roi de Prusse, crurent devoir envoyer à Rome par leurs ambassadeurs. Dans cet écrit, il fut question, entre autres choses, de la convocation, à Rome, d’une consulte d’Etat formée par le concours de l’Etat pontifical tout entier, d’une nouvelle et large organisation des municipalités, de l’établissement des conseils provinciaux, d’autres institutions également favorables à la prospérité commune, de l’admission des laïques à toutes les fonctions de l’administration publique et de l’ordre judiciaire. Ces deux derniers points étaient présentés comme des principes vitaux de gouvernement. D’autres notes des mêmes ambassadeurs faisaient mention d’un plus ample pardon à accorder à tous ou à presque tous les sujets pontificaux qui avaient trahi la foi due à leur souverain. »

Les princes étrangers, en intervenant ainsi, blessaient la souveraineté dans son essence qui est de ne relever que d’elle-même, et par là nuisaient à leur propre cause. Mais la secte, plus ou moins directement, commandait ou persuadait.

Pie IX, à son avènement, crut devoir tenir compte des conseils exposés dans le Memorandum et l’on sait l’effet qu’ils eurent : ce fut de faire proclamer la république à Rome.

Ce qui n’empêcha point la diplomatie, après la restauration du trône pontifical, de rendre de jour en jour plus pressantes, ses remontrances, et l’on pourrait dire ses injonctions, de mettre fin aux abus. Au congrès tenu à Paris après la guerre de Crimée furent dites enfin les paroles qui allaient mettre