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Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/46

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la France au service du Piémont pour « affranchir l’Italie »[1].


En même temps qu’elles recommandaient de décrier la Rome papale, les Instructions disaient qu’il était nécessaire de rappeler les souvenirs de la Rome païenne et d’en faire désirer le retour. « Un siècle ne s’écoulera pas, s’écriait un agent plus ou moins conscient des sociétés secrètes, l’abbé Gioberti, avant que notre patrie ne redevienne aussi belle qu’elle l’était au temps de Scipion[2]. » « Rome dira plus tard Mazzini, n’est pas une cité, Rome représente une idée. Rome est le sépulcre de deux grandes religions qui ont donné autrefois la vie au monde, et Rome est le sanctuaire d’une troisième religion future, destinée à donner la vie au monde de l’avenir. Rome représente la mission de l’Italie au milieu des nations, le Verbe de notre peuple, l’Évangile éternel de l’union universelle[3]. »

  1. Quand Napoléon III eut manifesté ses intentions secrètes par les paroles adressées en janvier 1859 à l’ambassadeur d’Autriche, Mgr Pie, effrayé, lui demanda audience. L’empereur dit à l’évêgue : « La France n’a pas entretenu à Rome une armée d’occupation pour y consacrer des abus. » Mgr Pie demanda la permission de s’expliquer sur ce sujet en toute liberté. Il faut lire dans le beau livre de Mgr Baunard : Histoire du cardinal Pie, les paroles courageuses qu’il fit entendre. « Il se glisse des abus partout, et quel gouvernement peut se flatter d’y échapper ? Mais j’ose affirmer qu’il n’en existe nulle part de moins nombreux que dans la ville et dans les Etats gouvernés par le Pape. — Qu’a fait notre glorieuse expédition de Crimée ? N’est-ce pas plutôt à Constantinople et en Turquie qu’à Rome que la France serait allée pour maintenir des abus ? »
  2. Gesuita moderno, t. II, p. 600.
  3. Voir le Monde du 31 décembre 1864.