Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/53

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Piccolo-Tigre montre qu’il s’est bien pénétré de ces Instructions : « Servons-nous, dit-il, de tous les incidents, mettons à profit toutes les éventualités. Défions-nous principalement des exagérations du zèle. Une bonne haine bien froide, bien calculée, bien profonde, vaut mieux que tous ces feux d’artifice et toutes ces déclamations de tribune » (des Français, des Allemands et des Anglais).

Félice ne parle point autrement : « Afin de donner à notre plan toute l’extension qu’il doit prendre, nous devons agir à petit bruit, à la sourdine, gagner peu à peu du terrain et n’en perdre jamais. Chaque jour, les Carbonari prophétisent un bouleversement général. C’est ce qui nous perdra, car alors les partis seront plus tranchés, et il faudra opter pour ou contre[1]. De ce chaos naîtra inévitablement une crise, et de cette crise un ajournement ou des malheurs imprévus. »

Ce sont bien toujours les mêmes instructions, il n’est pas difficile de le voir, qui ont dicté jusqu’ici la conduite prudente de la secte.

Dans ces derniers temps, les ouvrages du F.·. Bidegain, publiés en même temps, que se produisait l’incident relatif au F.·. Piernée, le cas du F.·. Nicol, la démission du F.·. Doumer, etc., émurent le Grand-Orient. Il adressa aux Vén.·. des LL.·. départementales un « morceau d’architecture » leur prescrivant de faire observer chacun dans son obédience la discipline et l’obéissance maçonniques en même temps que la discrétion vis-à-vis des profanes.

  1. Voilà ce que tant de catholiques ne veulent point encore comprendre. La secte sera perdue, et elle ne le sera que lorsque les partis seront nettement tranchés, lorsqu’au parti de Satan s’opposera résolument le parti de Dieu, comme le demande avec tant d’instance le Souverain Pontife Pie X.