mon compliment de condoléance. Ce pauvre homme a manqué ses deux âmes de carbonari. Il a mis pour les confesser toute sa ténacité de prêtre, et il a été vaincu. Je me dois à moi-même, à mon nom, à ma position et surtout notre avenir, de déplorer avec tous les cœurs catholiques, ce scandale inouï à Rome. Je le déplorerai si éloquemment que j’espère attendrir le Piatti lui-même. »
Que des hommes droits se laissent parfois prendre à de telles hypocrisies, quoi d’étonnant ! Nulle part autant de pièges et aussi subtils ne doivent être tendus à la simplicité des cœurs honnêtes qu’à la cour Pontificale, parce que nulle part Satan n’a autant d’intérêt à surprendre la bonne foi, et nulle part de telles surprises ne peuvent servir à de plus mauvais desseins.
À l’hypocrisie ils joignaient la corruption vénale. Nubius, après avoir donné au juif Klauss le détail de ses journées, disait : « Vous m’avez souvent parlé de nous venir en aide, lorsque le vide se ferait dans la bourse commune. Cette heure-là est arrivée in questa dominante. Pour travailler à la future confection d’un Pape, nous n’avons pas un papalin, et vous savez par expérience que l’argent est partout le nerf de la guerre. Je vous donne des nouvelles qui vous iront à l’âme ; en échange mettez à notre disposition des thalers, beaucoup de thalers. C’est la meilleure artillerie pour battre en brèche le siège de Pierre. »