Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/72

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je meurs innocent, franc-maçon, carbonaro et impénitent. » Montanari embrasse la tête du supplicié et au lieu de se rendre aux exhortations des prêtres, il leur dit : « Ceci, c’est une tête de pavot qui vient d’être coupé. » Le peuple, entendant cela, se met à genoux et maudit ce scandale sans exemple dans la Ville Eternelle.

Là-dessus, Nubius écrit à Vindice : « Crier à tue-tête, sur la place même du peuple à Rome, dans la cité mère du catholicisme, en face du bourreau qui vous tient et du peuple qui vous regarde, que l’on meurt en franc-maçon impénitent, c’est admirable, d’autant plus admirable, que c’est la première fois que pareille chose arrive… Nous avons donc des martyrs. Afin de faire pièce à la police de Bernetti, je fais déposer des fleurs et beaucoup de fleurs sur le fossé où le bourreau a caché leurs restes. Nous craignions de voir nos domestiques compromis en faisant cette besogne ; il se trouve ici des Anglais et de jeunes miss romanesquement antipapistes, ce sont eux que nous chargeons de ce pieux pèlerinage. Ces fleurs jetées pendant la nuit aux deux cadavres proscrits firent germer l’enthousiasme de l’Europe révolutionnaire. Nous avons aussi demandé à un de nos plus innocents affiliés de la franc-maçonnerie, au poète français Casimir Delavigne, une Messénienne sur Targhini et Montarini. Il a promis de pleurer un hommage pour les martyrs et de fulminer un anathème contre les bourreaux. Les bourreaux seront le Pape et les prêtres. »

Voilà ce qu’il faisait et ce dont il se vantait auprès de ses amis ; et voici ce que, dans le même moment, il méditait de faire auprès des ecclésiastiques : « J’irai dans la journée porter à Mgr Piatti