Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/75

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pas de Jésuites avec nous, mais nous pouvons toujours dire et faire dire qu’il y en a, et cela arrivera absolument au même. Il en est de même des cardinaux. Ils ont tous échappé à nos embûches. Les adulations les mieux combinées n’ont servi à rien, de sorte qu’à l’heure actuelle, nous nous trouvons aussi avancés qu’au commencement. Pas un seul membre du Sacré-Collège n’est tombé dans nos filets. »

En effet, dit Crétineau-Joly, dans cette période de trente années, où la Haute-Vente agita tant de noms propres et fit le siège de tant de vertus, il ne lui fut jamais donné de pouvoir dire, même lorsqu’elle régla ses comptes en secret, qu’elle pouvait placer une espérance quelconque sur un membre du Sacré-Collège. « La révolution a posé le pied partout, excepté dans un conclave. » Le complot, mené avec tant d’astuce, put aboutir à la perversion de plusieurs clercs, il ne put même effleurer le Siège Romain.

Beppo continue :

« Le pape Grégoire XVI est sur le point de mourir, et nous nous trouvons, comme en 1823, à la mort de Pie VII. Que faire dans cette occurrence ? Renoncer à notre projet n’est plus possible. Continuer l’application d’un système sans pouvoir espérer une chance, même incertaine, me produit l’effet de jouer à l’impossible. Le pape futur, quel qu’il soit, ne viendra jamais à nous ; pouvons-nous aller à lui ? Ne sera-t-il pas comme ses prédécesseurs et ses successeurs, et ne fera-t-il pas comme eux ? Dans ce cas-là, demeurerons-nous sur la brèche, et attendrons-nous un miracle ? Nous n’avons plus d’espoir que dans l’impossible. Grégoire mort, nous nous verrons ajournés indéfiniment. »