Page:Delassus - La conjuration antichrétienne - Tome 2.djvu/76

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Ces paroles de découragement n’étaient que trop justifiées, d’une part, par l”histoire, de l’autre, par les promesses que Notre-Seigneur Jésus-Christ a faites à son Église. Mais les hommes possédés d’une passion si satanique ne pouvaient prendre garde aux leçons de l’histoire, encore moins prêter l’oreille aux paroles du divin Sauveur.

N’ayant pu s’assurer d’aucun des électeurs-candidats, ils ne désespèrent point de pouvoir agir sur l‘esprit de l’élu, ou du moins se servir de lui. Déjà, après la mort de Léon XII, au conclave qui élut Pie VIII, Chateaubriand, ambassadeur de France, avait exprimé, au nom de son gouvernement, le désir de voir le choix des cardinaux se porter sur un homme qui saurait concilier la politique pontificale avec les idées nouvelles. Le cardinal Castiglione répondit : « Le conclave espère que Dieu accordera à son Église un Pontife saint et éclairé, qui réglera sa conduite selon la politique de l’Évangile qui est la seule école d’un bon gouvernement. » Et ce fut lui qui fut élu. Assurément, nous ne voulons point dire que Chateaubriand fût émissaire de la Haute-Vente près de ce conclave ; mais nous avons ici une nouvelle preuve de la mystérieuse influence que les sociétés secrètes excercent sur les Puissances pour les faire concourir plus ou moins directement à l’exécution de leurs desseins.


Á la mort de Grégoire XVI, la révolution ne put, pas plus qu’auparavant, s’insinuer dans le conclave. Pie IX, le grand et saint Pontife Pie IX, fut élu. Il faut dire cependant que les sociétés secrètes avaient placé sur la tête du cardinal Mastaï certaines vagues espérances de conciliation avec « les idées nouvelles. » « Crétineau, dit M. l’abbé Ménard, m’a fait