Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 4, Didot, 1881.djvu/28

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Mais quel pouvoir brise sous ton épée
Les cimiers d’or et les casques d’airain ?
L’aube du jour voit briller ton armure,
L’acier pesant couvre ta chevelure,
Et des combats tu cours braver le sort.
Qui t’inspira de quitter ton vieux père,
De préférer aux baisers de ta mère
L’horreur des camps, le carnage et la mort ?

C’est Dieu qui l’a voulu, c’est le dieu des armées,
Qui regarde en pitié les pleurs des malheureux,
C’est lui qui délivra nos tribus opprimées
Sous le poids d’un joug rigoureux ;
C’est lui, c’est l’éternel, c’est le dieu des armées !

L’ange exterminateur bénit ton étendard ;
Il mit dans tes accents un son mâle et terrible,
La force dans ton bras, la mort dans ton regard,
Et dit à la brebis paisible :
Va déchirer le léopard.

Richemont, Lahire, Xaintrailles,
Dunois, et vous, preux chevaliers,
Suivez ses pas dans les batailles :
Couvrez-la de vos boucliers,
Couvrez-la de votre vaillance ;
Soldats, c’est l’espoir de la France
Que votre roi vous a commis.
Marchez quand sa voix vous appelle,
Car la victoire est avec elle ;
La fuite, avec ses ennemis.

Apprenez d’une femme à forcer des murailles,
À gravir leurs débris sous des feux dévorants,
À terrasser l’anglais, à porter dans ses rangs
Un bras fécond en funérailles !