Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 4, Didot, 1881.djvu/66

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Son ombre doit s’asseoir sous tes parvis sacrés.
Westminster, ouvre-toi ! Levez-vous devant elle,
De vos linceuls dépouillez les lambeaux,
Royales majestés ! Et vous, race immortelle,
Majestés du talent, qui peuplez ces tombeaux !
Le voilà sur le seuil, il s’avance, il se nomme…
Pressez-vous, faites place à ce digne héritier !
Milton, place au poète ! Howe, place au guerrier !
Pressez-vous, rois, place au grand homme !



Épilogue


 
A vous, puissants du monde, à vous, rois de la terre,
Qui tenez dans vos mains et la paix et la guerre,
À vous de décider si lassés de souffrir,
Les grecs ont pris le fer pour vaincre ou pour mourir :
Si du Tage au Volga, de la Tamise au Tibre,
L’Europe désormais doit être esclave ou libre.
Libre, elle bénira votre auguste équité ;
Non qu’elle offre ses vœux à cette liberté
Qui des plus saintes lois s’affranchit par le glaive,
Marche sans but, sans frein, sur des débris s’élève,
Triomphe dans le trouble, et, vantant ses bienfaits,
Pour un abus détruit enfante cent forfaits.
La sage liberté qu’elle attend, qu’elle implore,
Qui préside à mes chants, que tout grand peuple adore,
Par le bonheur public affermit les états ;
Créant des citoyens, elle fait des soldats,
Enchaîne la licence, abat la tyrannie,
Des pouvoirs balancés entretient l’harmonie,
Réunit les sujets sous le sceptre des rois,
Rapproche tous les rangs, garantit tous les droits,
Et, favorable à tous, de son ombre éternelle