Aller au contenu

Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 4, Didot, 1881.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Aux accents inspirés des poètes romains,
Cet adieu s’échappa de mon âme attendrie :

« Rome, pour la dernière fois
« Je parcours ta funèbre enceinte :
« Inspire les chants dont ma voix
« Va saluer ta gloire éteinte.
« Luis dans mes vers, astre éclipsé
« Dont la splendeur fut sans rivale ;
« Ombre-éclatante du passé,
« Le présent n’a rien qui t’égale.

« Tout doit mourir, tout doit changer :
« La grandeur s’élève et succombe.
« Un culte même est passager ;
« Il souffre, persécute et tombe.
« Tu brillais de ce double éclat,
« Et tu n’as pas fait plus d’esclaves
« Avec la toge du sénat
« Que sous la pourpre des conclaves.

« Du sang de tes premiers soutiens
« Cette colline est arrosée ;
« Le sang de les héros chrétiens
« Rougit encor lé Cotisée.
« A travers ces deux souvenirs
« Tu m’apparais pâle et flétrie,
« Entre les palmes des martyrs
« Et les lauriers de la patrie.

« Que tes grands noms, que tes exploits,
« Tes souvenirs de tous les âges,
« Viennent se confondre sans choix
« Dans mes regrets et mes hommages,
« Comme ces temples abattus,
« Comme les tombeaux et les ombres