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Page:Delavigne - Œuvres complètes, volume 4, Didot, 1881.djvu/97

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« De tes Césars, de tes Brutus
« Se confondent dans tes décombres.

« Adieu, Forum, que Cicéron
« Remplit encor de sa mémoire !
« Ici, chaque pierre a son nom,
« Ici, chaque débris sa gloire.
« Je passe, et mes pieds ont foulé
« Dans ce tombeau d’où sortit Rome,
« Les restes d’un dieu mutilé
« Ou la poussière d’un grand homme.

« Adieu, vallon frais où Numa
« Consultait sa nymphe chérie !
« J’entends le ruisseau qu’il aima
« Murmurer le nom d’Égérie.
« Son eau coule encor ; mais les rois,
« Que séduit une autre déesse,
« Ne viennent plus chercher des lois
« Où Numa puise la sagesse.

« Temple, dont l’Olympe exilé
« A fui la majesté déserte,
« Panthéon, ce ciel étoile
« Achève ta voûte entr’ouverte ;
« Et ses feux du haut de l’éther,
« Cherchant tes dieux dans ton enceinte
« Vont sur l’autel de Jupiter
« Mourir au pied de la croix sainte.

« Qui t’éleva, dôme éternel,
« Du Panthéon céleste frère ?
« Si tu fus l’œuvre d’un mortel
« Les arts ont aussi leur Homère ;
« Et du génie en ce saint lieu
« Je sens l’invisible présence,