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jaune strié de quelques lignes rougeâtres ayant une grande analogie avec les eaux du Gardon, descendant des Cévennes ; enfin une dernière couche grise nuancée de brun a les plus grands rapprochements avec les eaux de la Durance, lorsque grossie par la fonte des neiges, elle descend des Alpes avec l’aspect d’un fleuve rapide et majestueux.

C’est donc à l’accumulation des dépôts limoneux, reçus par le fleuve et déposés par lui, que l’île de la Camargue doit sa formation.

Le terrain est composé de silice, d’oxyde de fer, de carbonate de chaux, d’un peu de manganèse ; mais ce qui le rend fertile, c’est une forte proportion d’humus que les eaux du Rhône apportent quotidiennement et qui est pour le pays un engrais permanent. La fertilité décroît du nord au sud et cela tient à ce que vers le littoral, on rencontre sur le sol des efflorescences de matière saline, surtout au moment des grandes chaleurs. Ce sel marin qui recouvre la terre a fait donner aux sols qui présentent ce phénomène, le nom de Sansouires : là les alluvions ont recouvert en grande partie les sables de la mer, et dans ces parages il est fort difficile, sinon impossible, de déterminer une limite entre les dépôts fluviaux et marins.

Les agriculteurs de la contrée ont appris par expérience que, pour combattre avec avantage la funeste influence du sel marin, il convient de multiplier la culture du petit roseau (Arundo phragmites), qui a le privilège d’atténuer les effets