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elles ne résisteraient pas longtemps à ce travail sans être ferrées.

Jusqu’ici nous n’avons parlé que des animaux élevés dans la partie méridionale de la France, c’est-à-dire des bœufs que l’on élève pour les travaux des champs et qu’on ne livre à la boucherie qu’à l’âge de six, sept, huit et dix ans.

Voyons maintenant si la ferrure peut également être utile aux animaux que l’on élève exclusivement pour la boucherie et aux vaches laitières. À cela nous devons répondre affirmativement ; en effet, par cet usage on conserve la régularité des aplombs, on raccourcit leurs onglons qui, sans cette précaution, se développeraient d’une manière extraordinaire jusqu’à se chevaucher. On rend l’appui plus facile et on diminue la souffrance que l’animal éprouve aux pieds, soit en allant tous les jours aux pâturages, quand ils sont un peu éloignés, soit pendant la station à l’étable. On prévient ainsi encore les clous de rue produisant souvent des boiteries graves, qui, de même que la douleur provenant d’une trop forte usure de la corne, peuvent amener l’amaigrissement des bêtes d’engrais.

Il est encore possible que pour les vaches laitières, la souffrance occasionnée par la difficulté de l’appui, influe sur la production du lait, soit par la quantité, soit par la qualité.

Il est vrai, sans doute, qu’on peut raccourcir les onglons à ceux de ces animaux qui les ont trop développés, et cela sans les ferrer ; mais comme ils ne sont pas toujours assez dociles pour se prêter à cette opération sans être fixés au travail, on peut alors, pour une somme très minime, maintenir leurs formes et leur adapter un fer. Mais si l’on peut se passer de la ferrure de ceux-là en raccourcissant leurs onglons, il n’en est pas de même pour ceux qui ont la corne trop usée et qui souffrent par le seul poids de leur corps