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DE LA FONTAINE
LE BERGER ET LA MER (IV,2).


De Pastore et mari (par Laurent Valla).

Pastor in loco maritimo gregem pascebat : qui eum videret mare trauquillum, incessit cupido navigationem faciendi : itaque venumdatis ovibus, emptisque palmarum sarcinis, navigabat. Orta autem vehementi tempestate, navi mergi periclitante, omne pondus in mare ejecit, vimque evasit exonerata navi ; paucis post diebus, veniente quodam et tranquillitatem maris admirante, erat enim sane tranquillum, respondens inquit : Palmas iterum vult quantum intelligo ! ideoque immotum sese ostendit.

Cet apologue que Laurent Valla raconte, comme l’on voit avec sa sécheresse ou sa concision habituelle, se transforme dans la traduction de Guill. Tardif en un long récit tout plein de charmants détails.


D’ung pasteur et de la mer.

Ung pasteur ung jour gardoit ses brebis en certaines pastures situees et assises auprès du rivage de la mer, et voyant par icelui pasteur que la mer estoit belle et paisible, sans quelque vent ne vague, ainsi qu’il advient souvent par intervalles de temps, voyant aussi par lui qu’il y avoit plusieurs navires de marchants qui navigoient sur Teau et alloient en divers pays pour gaigner, se ad visa, plus tost qu’il