Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/107

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En quelques jours les deux futurs beaux-frères s’étaient liés d’une véritable amitié, quoique Pietro se divertit à railler. Cesario. Celui-ci, du reste, excitait les moqueries de tous, peut-être parce qu’on l’enviait. Personne n’était plus original et, en apparence, plus sceptique que lui ; malgré cela il restait sympathique à beaucoup de gens.

Gonario Rosa, lui ressemblait au fond ; ils avaient passé ensemble les premières années de jeunesse et puisé leurs idées aux mêmes sources ; mais, afin d’éviter les sarcasmes, Rosa se gardait bien de poser comme son ami. Chaque soir il se rendait chez les Velena pour entraîner Cesario à la promenade ; souvent ils restaient ensemble dehors jusqu’à une heure avancée de la nuit. Si, par hasard, Gonario, ne venait pas ou recherchait d’autres jeunes gens, Cesario lui faisait une scène ; pourtant, à peine séparés, l’un médisait de l’autre. Cesario parlait de son camarade avec un sourire de pitié et d’ironie, un pâle sourire qui découvrait ses dents jaunies par le cigare.

Gonario était plus terrible, Il excellait à faire la charge de Cesario, imitant parfaitement sa voix, ses gestes, sa manière de por-