Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/114

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lesquels apparaissaient ses doigts, et les mots : « Payez pour moi au signor Paolo Velena », signés : « Elio Piccolomini ». Son père lui dit encore quelque chose, mais elle ne l’entendit pas.

Elle sortit en trébuchant, prise déjà d’une vague tristesse, à la pensée qu’un an plus tard elle serait dans un monde inconnu, loin de sa maison et de ses chères habitudes.

En un instant, la nouvelle qu’Angela possédait mille francs fut connue de toute la famille ; Caterina vint immédiatement lui demander un franc ou au moins cinquante centimes.

— Fais-moi le plaisir de t’en aller, lui dit Angela en se fâchant, autrement gare à toi !

Caterina ne se tint point pour battue ; pendant l’après-midi entière elle tourmenta sa soeur, mais inutilement. C’était Antonino qui l’avait priée de lui procurer une petite somme. Pourquoi ? Mystère.

À la tombée de la nuit, comme Angela se trouvait seule un moment avec Pietro, près de la haie du jardin, elle lui dit, en souriant à demi.

— Demain nous commencerons mon trousseau.

— Tu feras les emplettes ici ?