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Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/115

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— Pourquoi pas ? On trouve ce que l’on veut. Nous ne dépenserons pas un centime pour les façons, les robes exceptées.

— Veux-tu que j’écrive à Cagliari, à ma cousine Grazia, la religieuse ? Tu sais qu’on brode très-bien dans les couvents. Elle peut t’aider.

— Non, non ! se récria Angela ; Anna brodera tout. Elle me l’a promis ; elle a même déjà commencé. Elle a des mains de fée…

La jeune fille se retourna, montrant de loin Anna, qui brodait, en effet, bien qu’il fit presque nuit. Elle avait porté sa chaise hors de la tonnelle, pour profiter des dernières minutes du jour.

Angela et Pietro parlèrent d’autre chose.

— Tu parais souffrante ; qu’as-tu ? demanda le jeune homme, en regardant sa fiancée, qu’il trouvait pâle et préoccupée.

— Rien ; je n’ai rien du tout.

— La tête te fait peut-être mal ?

Depuis sa chute de cheval, Angela s’était plainte souvent de douleurs intolérables dans la tête. Elle croyait parfois que sa blessure allait se rouvrir.

— Non, je t’assure, je n’ai rien, répéta la jeune fille. Je pense seulement aux jours où