Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/31

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— Quel bel enfant ! Qu’il est-joli ! dit Annicca, le couvrant de caresses.

Avant le souper, Caterina avait déjà appris beaucoup de choses à sa cousine : que Nennele avait quatorze mois et ses premières dents ; qu’il était très-beau mais pleurait toujours et voulait qu’on chantât pour l’endormir, et une foule de détails sur la maison…

La chambre où l’on se trouvait était la salle à manger, qui donnait sur la cour. Tout y était très-simple : les murs seulement blanchis, la longue table de noyer, les sièges massifs et les faïences du vieux buffet. Un grand brasero de cuivre, plein de braise, répandait une douce chaleur dans la pièce, qu’une grosse lampe éclairait gaiement. Annicca vit que ses parents étaient habillés avec quelque recherche et portaient d’épais vêtements de couleur sombre. La signora Maria, Angela et Lucia avaient des jaquettes de drap ; Antonino, un joli petit costume de marin, sa première veste de garçon ; la robe de Caterina disparaissait sous un immense tablier d’indienne bleue et Nennele en avait un semblable. Cesario était en babouches, ce qui faisait grand contraste avec son élégante chemise bien amidonnée et son lorgnon ; Sebastiano, très-