Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/44

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bastiano, elle était devenue sérieuse et triste.

Ils restèrent longtemps dehors, conférant à voix basse, Antonino très-attentif, les mains croisées sur son dos. Annicca ne sut jamais ce qu’ils s’étaient dit. Pendant ce temps elle examinait la cuisine, regardait dans le four, inspectait les casseroles de cuivre bien reluisantes, pendues aux murs jaunis. Elle fit aussi plus intime connaissance avec les domestiques, dont l’une allumait les fourneaux, tandis que l’autre balayait. Rosa était grande et laide, une vraie perche habillée, Elena était petite. Celle-ci avait surtout pour emploi de garder Nennele.

En revenant à la cuisine, Caterina dit aux servantes :

— Vous devez appeler ma cousine donna Annicca, parce que c’est une demoiselle.

Annicca eut un sourire de complaisance ; toutefois, elle dit modestement :

— Ce n’est pas nécessaire pour le moment.

— Maman ne veut pas qu’on se familiarise avec les domestiques, murmura Caterina à l’oreille de sa compagne, quand elles furent dans la salle à manger. Ce sont des gens grossiers et qui disent toujours de vilains mots.

Angela, assise près du brasero, marquait