avec une sorte de dignité, et sans en être le moins du monde humiliées.
— C’est notre métier, disait Angela ; je voudrais passer l’année entière à mesurer de l’huile…
— Nous avons tout visité, dit Caterina, qui venait se chauffer les mains au brasero.
— C’est bien, répondit la maman. Es-tu contente, Anni ?
— Oui, très-contente.
La fillette s’assit près du feu et Maria se tourna vers elle. Elle ne la trouvait plus laide comme la veille, et elle s’apercevait qu’elle n’était pas non plus mal élevée.
— Étudie ta leçon, dit-elle sévèrement à Caterina.
Celle-ci était la chérie de tous, pour sa vivacité et à cause même de ses originalités ; néanmoins, on la traitait presque avec rigueur. Elle en pleurait quelquefois, se déclarant très-malheureuse. Elle craignait sa mère plus que son père, et Sebastiano plus que sa mère.
Elle ne se fit pas répéter l’injonction. Elle monta au premier étage, pendant qu’Annicca disait timidement :
— Donnez-moi à travailler maintenant.