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Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/49

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Lucia et d’Angela, après que Caterina leur eut présenté l’eau sainte au bout des doigts. Quant à leur jeune cousine, elle était de plus en plus gênée dans ce monde nouveau. Habituée au recueillement des gens de son village, elle se demandait si sa présence pouvait vraiment exciter ce murmure confus de voix irrévérencieuses ; elle croyait être seule l’objet de l’attention générale.

Elles traversèrent l’église humide et grise, et ce ne fut pas sans peine qu’elles arrivèrent à leurs chaises. Difficilement aussi Annicca parvint à se calmer un peu. Elle n’osait lever les yeux. Qu’était-ce que ces personnages se détachant en couleurs plus ou moins vives sur le fond obscur des voûtes, avec certains contours d’un vert jauni par l’humidité ? Ils semblaient regarder fixement la pauvre petite tête d’Anna, en disant : Qui es-tu ? d’où viens-tu ?

L’enfant s’enhardit et regarda au-dessus d’elle. Non, c’étaient des anges et des saints en peinture seulement ; comment pourraient ils s’occuper d’elle et lui parler ?

Sa curiosité grandit ; elle examina les larges fenêtres semi-circulaires, dont quelques-unes avaient des vitraux peints, ensuite leS