Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/55

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avait-elle sorti les fleurs de son manchon pour les lui donner ?

Annicca fut sur le point de se retourner, mais elle craignit, d’entendre de nouveau la voix de Lucia lui dire avec reproche : Reste tranquille…

Le petit bonhomme aux marguerites ne la laissa plus en paix. Il sautait en ébranlant la chaise, il se balançait et dansait. Heureusement, Annicca se souvenait d’être une enfant raisonnable, très-dévote, autrement elle lui aurait donné une bonne poussée. Soudain elle fut heurtée si fort qu’elle se retourna vivement, et que vit-elle ? Elle ne put s’empêcher de rire : l’impertinent était Antonino en personne, venu au sermon, lui aussi, avec une des servantes.

Après la cérémonie, Cesario, encore irrité de l’histoire du bouquet, planta ses sœurs à la porte de l’église ; elles durent se contenter de revenir à la maison avec la domestique.

Elles allèrent auparavant dans un magasin et choisirent une étoffe noire pour faire un costume à Annicca. Elles lui achetèrent aussi des gants et un fichu de soie, ce qui mit le comble à son bonheur. Au retour, elle commença à se pavaner, complètement oublieuse