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Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/77

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tre restaient closes et que tous faisaient la sieste, où la maison semblait inhabitée.

Pendant les journées accablantes du mois d’août, Lucia et Angela finissaient par s’ennuyer ; Caterina et Antonino vaguaient par la maison comme des âmes en peine ; Anna, étendue sur une table, sous la tonnelle, demeurait immobile, les yeux fermés, complètement anéantie par une inexplicable lassitude.

Sebastiano sortait à cheval, le matin de bonne heure, et rentrait le soir. Alors, pour les petits et les grands, un nouveau souffle de vie semblait passer dans les corps abattus par la chaleur. La cour apparaissait, toute blanche sous le pâle regard de la lune, les portes et les fenêtres étaient ouvertes à la fraîcheur de la nuit, et Caterina poussait de petits cris de joie.

Le cheval piaffait sur le pavé de la cour, tandis que Sebastiano allait baigner dans l’eau fraîche son visage couvert de poussière. Le secret de la douce allégresse revenue avec le voyageur, était dans les corbeilles de jonc que renfermait la besace blanche à fleurs rouges. Sebastiano les rapportait toujours remplies des premiers fruits, abricots et prunes, figues,