Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/88

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demeurait seul à Orolà et, quoique disposé à se montrer bon vivant en dehors de ses ennuyeuses fonctions, il n’avait pas tous les jours la bonne fortune de rencontrer des dames dans une réunion intéressante et gaie.

La vie fastidieuse des cafés, de ces rendez-vous où se disent toujours les mêmes choses, où la conversation, finit souvent par un bâillement ou une parole maligne, lui pesait comme un manteau de plomb. L’espoir de faire son chemin et de s’en aller un jour sur le continent, lui faisait seul supporter l’existence d’Orolà, dont les plus grands divertissements étaient des soupers d’hommes seuls, des sérénades sous toutes les fenêtres de la ville, ou quelques parties de campagne, comme celle proposée par Paolo Velena.

Le bois était distant de trois heures environ.

Avant l’aube d’une douce journée de mai, quatre ans après l’arrivée d’Annicca chez son oncle, tout le monde était sur pied dans la maison.

Les servantes étaient parties la veille, avec un char rempli d’ustensiles et de provisions. Paolo n’aimait pas le faste ni les vaines et inutiles dépenses, mais lorsqu’il s’y mettait, il