Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/89

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faisait très-bien les choses. Ainsi les vins les plus précieux de sa cave, des mets exquis et des fruits rares, conservés pendant l’hiver, étaient déjà en route pour le bois. La petite troupe partit à cheval vers cinq heures du matin.

Lucia, Angela et Anna, intrépides et hardies chevaux bien dressés. Seul le cheval d’Angela était un peu impatient et capricieux ; pourtant elle le retenait de sa main blanche et ferme.

Un jeune invité avait pris Caterina en croupe, et Antonio était avec un garde forestier.

Nennele était resté à la maison avec sa maman ; quant à Sebastiano, il n’appréciait pas la compagnie des messieurs de la ville.

On chevaucha gaiement dans les rues encore silencieuses, puis sur la grande route, qui paraissait plus belle dans la fraîcheur d’un matin splendide.

Pietro Demeda montait un beau cheval noir, à la selle de velours brodé. Il était habillé en chasseur et avait fusil, revolver et pistolets d’arçons. Paolo aussi était, armé, et la meute de chiens, parmi lesquels l’élégant Maometto, qui aboyaient joyeusement, donnait l’illusion d’une partie de chasse.