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Page:Deledda - Ames honnetes.pdf/94

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autour de laquelle l’herbe parsemée de fleurs était d’une hauteur phénoménale, et elles s’y couchèrent. C’était un véritable Éden. Le lierre et les lichens fleuris s’enroulaient autour des chênes ; à travers le feuillage le soleil envoyait une pluie d’or, et le ciel apparaissait au loin comme en un songe doux et riant. On entendait le chant des oiseaux cachés dans les branches, le bruissement de mille insectes invisibles, et de gros papillons, aux ailes écarlates bordées d’émeraude, s’agitaient au-dessus des muguets et des lilas sauvages.

Le son des voix n’arrivait là que bien affaibli, et les deux jeunes filles, après avoir beaucoup ri et plaisanté, s’endormirent…

Le soleil était à son déclin lorsque la petite société repartit. Paolo n’abandonnait pas l’idée de chasser un pou au retour, d’autant plus qu’un garde forestier avait aperçu un jeune sanglier à l’entrée du bois. Paolo et Pietro prirent les devants, décidés à tirer quelques coups de fusil ; ils disparurent bientôt avec leurs chiens, et les gentilles amazones les suivirent de loin, accompagnées par