Page:Delgado - Impressions de mes voyages aux Indes.djvu/96

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fidèles sont pieds-nus pour entrer dans les endroits sacrés, mais les prêtres n’obligent pas les étrangers à le faire ; ils leur laissent beaucoup de liberté, ce qui est tout-à-fait contraire dans les temples et mosquées des Indes, où ils sont très exigeants.

Après avoir passé une partie de la journée dans la « Shew-Dagon » où je me sentais de plus en plus attirée, je me décidais enfin à faire une promenade dans la ville. Peuplée par tant de différentes races, aux allures dégagées et entraînantes, je trouvai cette ville gaie et animée. L’influence chinoise y est très dominante : il y a des quartiers entiers bâtis tout spécialement pour eux-mêmes et qui sont très curieux.

J’ai rencontré plusieurs dames chinoises, elles sont des personnes très avancées. Une chose que je n’ai pu m’empêcher de remarquer, ce sont leurs pieds, d’une petitesse incroyable, comme un enfant de trois ans. Elles portent des chaussures de soie de couleur, serrées à un degré inimaginable, qui n’ont pas de semelles et appuient simplement sur un haut talon de bois, tout droit, placé au milieu. C’est avec une diflîculté inouie qu’elles peuvent