les plus distingués ont eue d’une traduction en vers des géorgiques.
Lorsque, presque enfant encore, j’eus traduit quelques livres de ce poëme, j’allai trouver le fils du grand Racine. Son poëme sur la religion, dont la poësie est toujours élégante et naturelle, et quelquefois sublime, me donnoit la plus haute idée de son goût, comme de ses talens. J’allai le trouver, et lui demandai la permission de le consulter sur une traduction en vers des géorgiques. « Les Géorgiques, me dit-il d’un ton sévère ! C’est la plus téméraire des entreprises. Mon ami M. Lefranc, dont j’honore le talent, l’a tentée, et je lui ai prédit qu’il échoueroit. [1] » Cependant le fils du grand Racine voulut bien me donner un rendez-vous dans une petite maison où il se mettoit en retraite deux fois par semaine pour offrir à Dieu les larmes qu’il versoit sur la mort d’un fils unique, jeune homme de la plus haute espérance, et l’une des malheureuses victimes du tremblement de terre de Lisbonne. Je me rendis dans cette
- ↑ La traduction de M. Lefranc a été imprimé depuis quelques années.