Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/34

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sens plus délicats, des yeux plus exercés que le vulgaire, parcourt dans leurs innombrables variétés les riches décorations des scènes champêtres, et multiplie ses jouissances en multipliant ses sensations ; qui, sachant se rendre heureux dans son habitation champêtre, travaille à répandre autour de lui son bonheur, d’autant plus doux qu’il est plus partagé. L’exemple de la bienfaisance lui est donné par la nature même, qui n’est à ses yeux qu’un échange éternel de secours et de bienfaits. Il s’associe à ce concert sublime, appelle au secours de ses vues bienfaisantes toutes les autorités du hameau qu’il habite, et, par ce concours de bienveillance et de soin, assure le bonheur et la vertu de la vieillesse et de l’enfance. Cette partie du poëme a été lue plusieurs fois à l’académie française, et particulièrement à la réception du malheureux M. de Malesherbes. Je dois dire que toutes les maximes de bienfaisance et d’amour du peuple étoient vivement applaudies par tout ce qu’il y avoit alors de plus considérable dans la nation. Je n’ai rien retranché de la recommandation que je faisois alors de la pauvreté à la fortune et de la foiblesse à la puissance ; malgré les