Page:Delille - L Homme des champs 1800.djvu/35

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excès que le peuple s’est quelquefois permis, j’aurois été désavoué même par ses victimes.

Il se trouve aussi dans ce chant une soixantaine de vers empruntés de différens poëtes anglois ; mais, en les imitant, j’ai tâché de me les approprier par les images et l’expression. D’ailleurs ils ont presque tous dans mon poëme un but tout-à-fait différent. Il y a particulièrement dans la chasse du cerf une imitation dans laquelle je me suis rencontré avec M de Saint-Lambert[1].

Le second chant peint les plaisirs utiles du cultivateur. Mais ce n’est pas ici l’agriculture ordinaire, qui sème ou recueille dans leurs saisons les productions de la nature, obéit à ses vieilles lois, et suit ses anciennes habitudes : c’est l’agriculture merveilleuse, qui ne se contente pas de mettre à profit les bienfaits de la nature, mais qui triomphe des obstacles, perfectionne les productions et les races

  1. Tels sont les vers qui commencent par ces mort : Il revoit ces grands bois, si chers à sa mémoire. Ayant travaillé ce livre, je ne puis pas répondre qu’il n’y ait pas dans ce poëme quelques traces de réminiscence. J’en préviens d’avance ceux qui font un grand crime de ces petits torts.