Page:Delluc - Monsieur de Berlin, 1916.djvu/77

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Elle ne m’a pas fait plaisir davantage en me présentant un certain monsieur d’Ascain, comte ou baron, une sorte de noble enfin, qui m’a paru très en amitié avec elle.

Infiniment correct, ce monsieur, à en paraître insolent. Une tête bien dessinée et bien tournée, très fine, de la vie, bien, très bien en somme, mais, je dis, un air agressif, non, ce n’est pas cela, un air trop spirituel, on ne l’est pas à ce point, bref un air indépendant. Les esprits indépendants, voilà une engeance…

Que fait-il là, ce monsieur d’Ascain ? Misaine m’a expliqué : « Vieil ami… Parrain de mon fils… Voyage avec nous… » Bizarre. Il a quarante ans à peine. Ou quarante-cinq. Enfin, pas gris du tout.

Ce d’Ascain a été député du Morbihan.

Il a oublié de se présenter la deuxième fois et on l’a réélu.

— J’ai encore oublié de me présenter quand la troisième fois est venue, dit-il. Seulement mes électeurs ont oublié de voter pour moi. Mais il parait qu’ils avaient changé d’opinion.

Il est socialiste. C’est complet. Cette madame Dié n’est pas si intéressante que je le croyais.

N’importe ! Ce socialiste insolent se pliera à