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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

forte dose tout de suite. Mais je voulais qu’elle souffrît plus longtemps, pour raffiner ma vengeance. »

Il reprit :

— Il faut faire vite, pendant qu’ils sont à Kermazenc. Allez avertir Hervé. J’ai ma voiture près d’ici et je l’emmènerai.

Hervé Dourzen était dans le jardin, occupé à soigner ses chrysanthèmes. Ahuri par les explications de sa femme, il se laissa entraîner vers sa chambre, s’habilla machinalement, suivit Ivor sans avoir compris ce qu’on attendait de lui. M. de Penanscoët, s’en rendant compte, lui répéta plus clairement ce qu’avait bafouillé Blanche, une fois qu’ils furent en voiture.

Hervé ne put retenir une grimace.

— Vous croyez que j’ai le droit ?

— Comment, si vous avez le droit ? Quelle question ! Le droit et le devoir, mon cher !

— Mais nous ne sommes pas sûrs du tout qu’elle soit à Kermazenc !

— C’est précisément ce que nous voulons savoir. Vous, vous accusez votre pupille de s’être fait enlever par Dougual ; moi, j’affirme que mon fils a bien, en effet, commis ce rapt. Nous sommes ainsi suffisamment armés contre les coupables.

M. Dourzen ne semblait pas très convaincu.