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GWEN, PRINCESSE D’ORIENT

pourrais pas la défendre contre lui. Il y a trop de moyens… Qu’un jour, par exemple, on trouve un cobra enroulé autour du bras ou du cou de Gwen morte, qui pourrais-tu accuser ? L’année dernière, un de tes serviteurs n’a-t-il pas péri ainsi, mordu par un serpent qui s’était introduit dans sa chambre ?

— Un ennemi puissant… Un ennemi implacable…

Dougual avait pâli davantage. Ses yeux sombres s’attachaient sur Mme de Penanscoët, scrutaient la physionomie impénétrable.

— Fais-la partir, Dougual, répéta la comtesse en appuyant plus fort sa main sur le bras frémissant.

Leurs regards se pénétraient. Dans celui de Dougual passait une farouche interrogation. Nouhourmal secoua lentement la tête.

— Plus tard… plus tard, murmura-t-elle. Tu sauras alors beaucoup de choses, Dougual.

Elle laissa retomber son bras, fit quelques pas en avant, puis, se détournant, dit à mi-voix, d’un ton de douceur grave :

— Aie confiance en moi, Dougual. Je ne veux pas que ta femme soit victime… comme d’autres l’ont été.

Sur ces mots, elle se glissa hors de la pagode. Dougual demeura seul. Cependant, un long moment il resta immobile, le front penché, les lèvres nerveusement serrées. Puis il