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de velours vert, une sorte d’écharpe de soie rose très pâle qui semblait poudrée d’or.

— Qu’est-ce que cela ?… demanda la jeune fille.

— Mon arrière-grand-mère, Marie-Rose Dourzen, une aïeule aussi pour toi, était fille d’un Français et d’une Hindoue. Elle naquit dans l’Inde et s’y maria vers l’âge de quinze ans à Tugdual Dourzen, qui l’emmena en France. Dans ses bagages, elle emportait ce costume, qu’elle conserva toujours et dont elle aimait se revêtir parfois. C’était une fort jolie personne, paraît-il. Or, j’ai trouvé tout ceci dans un des meubles que me légua mon grand-père, son fils.

Gwen s’approcha et prit entre ses doigts la mousseline lamée d’or.

— Qu’elle est fine et jolie !

— N’est-ce pas ?… Les voiles de Rose ne pourraient soutenir la comparaison, j’imagine ?

Gwen se mit à rire.

— Oh ! certes non ! Ce n’est que de la pacotille.

— Tandis que tu vois là de la vraie mousseline de Bénarès… Et ce sari ?

Mlle Herminie prenait entre ses mains l’écharpe rose.

— … Ce poudroiement d’or n’est-il pas charmant ? Puis regarde encore ceci.

Elle se baissait et prenait à terre deux pe-